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Le Labrador

vous vous ici si longtemps sans vous établir ? » — « C’est », me répondit-il, « que chaque année je me décide à partir pour entrer en Angleterre, où j’ai un frère, vivant bien ; l’automne arrive, et je ne puis m’arracher de ce pays. Je ne pourrais respirer en Angleterre, au milieu de la foule ; là, il me faudrait des permis pour pêcher et pour chasser ; je serais gêné de tous les côtés. Ici, je suis libre ; je vais où je veux, je pêche et je chasse quand je veux. Je ne puis me décider à sacrifier tous ces avantages pour revoir des parents qui ne me reconnaîtraient plus. »

Il faut remarquer que l’air du Labrador est fort sain, malgré les brumes fréquentes ; peu d’enfants y meurent, et ceux qui y ont été élevés sont exposés à perdre la santé lorsqu’ils passent dans un climat plus chaud ; au contraire, des invalides venus du midi y recouvrent la santé et les forces. Aussi, un bon nombre