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Le Labrador

pour se faire enterrer décemment. » Sa réflexion est en partie vraie, car le cimetière de la Tabatière est le seul endroit des environs où l’on trouve assez de terre pour y faire des sépultures ; ailleurs, l’on a été obligé de descendre dans les crevasses des rochers les cercueils qu’on recouvrait ensuite de pierres.

Comme la Providence de Dieu, par une admirable disposition, a réglé que le genre humain occuperait toute la surface de la terre, à chaque pays et à chaque climat elle a attaché des avantages qui contrebalancent les misères. Le Labrador a ses charmes, non-seulement pour ceux qui y sont nés, mais encore pour ceux qui y ont passé quelque temps. La mer, avec l’abondance de son gibier et la richesse de ses pêcheries, avec ses jours de calme et de tempête, avec ses accidents variés et souvent dramatiques ; la terre, avec la liberté, la solitude et l’espace, avec ses chasses loin-