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Le Labrador

vante. Un seul coup, appliqué à une grande portée, couperait un chien en deux. Les fouetteurs habiles sont connus dans tout le Labrador ; à leur tête est un nommé Bill, dans les veines duquel coule un peu de sang esquimau ; du bout de son fouet, il enlève à soixante pieds, le goulot d’une bouteille sur une ligne tracée d’avance. Il joue mille tours de cette force, tous remarquables par leur précision et leur vigueur.

Un long yankee des environs de Boston, voulut un jour disputer à Bill ses titres de gloire. Pour une bouteille de rum, il s’offrit à recevoir deux coups de fouet de la main du célèbre claqueur. Par une sage précaution, cependant, il avait garni son homme inférieur de deux paires de caleçons et d’un pareil nombre de pantalons. Se confiant dans son bouclier et dans la maigreur de sa propre charpente, il se met bravement en position à cinquante pieds. Le fouet