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Le Labrador

teur, qui a gourmandé ses chiens hors de propos. Le fouet est un instrument formidable, devant lequel les chiens fuient, même en été. Au milieu de leurs batailles les plus acharnées, il suffit de le leur montrer pour rétablir la paix. À côté du fouet esquimau, le knout de la Russie est un jeu d’enfant. Un bon fouet a une longueur de dix à douze brasses : il est attaché à un manche long de cinq ou six pouces ; lorsqu’on ne s’en sert point, on le laisse traîner derrière le cométique. Pour les personnes qui ne sont pas accoutumées dès l’enfance à le faire jouer, il constitue un embarras sérieux à cause de sa longueur ; mais dans les mains d’un esquimau ou d’un homme élevé sur la côte, il devient une arme puissante. Le bout du fouet va choisir à quarante ou cinquante pieds le chien paresseux ou grognard ; le claquement produit un son si éclatant que l’animal le plus endormi en trépigne d’épou-