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Le Labrador

maison ; mais leur mine embarrassée ayant fait soupçonner que tout n’allait pas bien, on découvrit bientôt les preuves de la trahison, sur le cadavre du pauvre chien de Terreneuve.

Je n’ai trouvé sur la côte qu’une chèvre et un cochon qui aient échappé au massacre général. Un marchand de Boston, venu au Labrador pour y chercher la santé, avait amené avec lui ces deux animaux ; le premier devait lui fournir du lait, le second était un élève favori. À peine déposé sur le sol de la nouvelle patrie, le pauvre cochon faillit être dévoré ; il fallut, pour prévenir de nouvelles attaques, lui préparer une cage que l’on élargit à mesure que l’hôte grandit. Quant à la chèvre, dès le premier jour elle sut se faire respecter : la tête baissée et les cornes en avant, elle attendit ses ennemis de pied ferme. Le premier qui osa l’approcher fut renversé et s’enfuit, hurlant et boitant ; un second voulut soutenir l’honneur