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Le Labrador

sans qu’il s’élève une contestation, à laquelle tous veulent prendre part. Chez eux, comme chez les loups, gare au plus faible ; car tous les autres se jettent sur celui qui a été renversé et le déchireraient à belles dents, si le fouet du maître n’était mis en jeu pour les séparer. À moins d’exercer une vigilance continuelle, l’on ne saurait prévenir les meurtres dans une société si mal réglée. Des planteurs ont perdu dans une année jusqu’à quatre et cinq de leurs chiens, tués par leurs camarades, souvent enfants de la même mère. Comme mesure préventive et pour maintenir une apparence d’ordre, lorsqu’un chien devient tapageur et hargneux, on lui attache au cou une patte de devant ; ce remède est infaillible pour l’obliger à garder la paix envers tous. Dans une meute, l’on rencontre quelquefois trois ou quatre chiens qui subissent cette peine. Ils semblent un peu embarrassés ; mais ils peuvent encore