Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104
Le Labrador

souvent, on a vu des loups au milieu d’une troupe de chiens esquimaux, s’amusant à jouer avec eux ; mais les derniers semblent comprendre que cette compagnie n’est pas respectable ; car, dans ces occasions, dès qu’ils aperçoivent leur maître, ils prennent un air de gravité tout à fait comique. Les deux familles s’allient quelquefois ensemble.

Si les chiens esquimaux ne savent point aboyer, en revanche ils sont habiles à hurler : chaque soir, autour des maisons, ils donnent un concert au profit des dormeurs. Un vieux chien commence ordinairement à donner le ton, avec sa voix de basse-taille ; puis viennent les ténors ; et enfin les jeunes chiens se joignent con amore, aux anciens de la troupe, et un chœur de musique infernale continue ses lamentations jusqu’à une heure avancée de la nuit. Malheur au dormeur qui n’est pas encore accoutumé à ce vacarme ! Quant à ceux