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La Gaspésie

mis à l’abri, lorsqu’un sauvage, grimpant par dessus le plat-bord, se présente au milieu de nous ; il balbutie quelques mots, moitié français, moitié anglais, qui, mal articulés, ne peuvent guères nous expliquer l’objet de sa visite. M. F. est heureusement muni d’une assez bonne provision de micmac, et il s’en sert pour questionner notre homme. Après un long interrogatoire, on conclut qu’une femme sauvage est malade, tout près du lieu que nous venons de quitter, dans le port de Gaspé ; en vrais Micmacs, pour envoyer chercher un prêtre, ses amis ont attendu le jour et le moment où le vent favorable allait engager le capitaine V. à lever l’ancre. — « Où est la malade ! » — Oulla », répond Alguimou, étendant le cou, comme une tortue qui veut reconnaître le terrain ; « Oulla », répète-t-il en recommençant sa pantomime. — « Ce doit être à une bonne distance », remarque M. F. ; « oulla signifie là-bas ; et, chez eux, là-bas veut dire qu’il faut aller plus ou moins