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La Gaspésie

« nous fut besoin passer plus outre en ce fleuve, quelques sept ou huit lieues pour gagner un bon port, où il y eût bon fond lequel nous avions été découvrir avec nos barques ; et, pour les mauvais temps, tempête et obscurité qu’il fit, demeurâmes en ce port jusqu’au vingt-cinquième, sans pouvoir sortir. »

« Cependant nous vîmes une grande multitude d’hommes sauvages qui péchaient des tombes,[1] desquels il y a grande quantité ; ils étaient environ quarante barques, et, tant en hommes, femmes qu’enfants, plus de deux cents, lesquels, après qu’ils eurent conversé en terre avec nous, venaient privément au bord de nos navires avec leurs barques… Ils n’ont autre demeure que dessous ces barques, lesquelles ils renversent et s’étendent sous icelles, sur la terre sans aucune couverture. »

Avant de quitter le port, Cartier voulut planter une croix, sur la pointe de sable qui en

  1. Selon Hakluyt, ce sont des maquereaux.