Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
La Gaspésie

entrevu une tête de femme, couverte d’une large coiffe, comme en portaient nos grand’mères canadiennes. Mais le temps, les vents et les vagues ont dérangé les ajustements de la bonne dame. Aujourd’hui, l’îlot, vu de la mer, ressemble tellement à un vaisseau portant toutes ses voiles, que les navigateurs, même ceux qui connaissent ces lieux, y sont quelquefois trompés.[1]

C’est ici un pays de tempêtes et de naufrages. Ce qui ajoute aux dangers de la mer voisine, ce sont les brumes épaisses, qui dérobent à la vue les objets les plus rapprochés. À la hauteur de la Vieille, nous rencontrons un de ces brouillards que les matelots nomment bancs de brume. Devant nous s’abaisse, comme un immense linceul, un voile obscur, que l’œil ne peut percer, et qui sépare les ténèbres de la

  1. Le rocher de la Vieille, miné par les flots, a été renversé, vers 1851 on 1852 ; il pouvait avoir de trente à trente-cinq.