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La Gaspésie

la population stable de cette localité.[1] Tous parlent l’anglais et le français, ou plutôt, mêlent l’anglais avec le français ; cette fantaisie s’est même attaquée aux noms propres, car plusieurs des habitants ont un double étui pour leurs noms de famille. Ainsi, le jour de notre arrivée, se présentait un des marguilliers de l’endroit, sous le nom de Rinfret ; le lendemain il était désigné comme M. Coldback : c’était son nom breton, qu’il comprenait aussi bien que le nom gaulois de ses ancêtres.

Trois familles ont formé la base sur laquelle s’est élevée la population de l’anse au Gris-Fond et de la rivière au Renard : ce sont les English, les Sinnot et les Bond. Des pêcheurs, venus généralement du district de Québec, sont entrés dans ces familles et en ont fondé de nouvelles. Ainsi que dans les autres villages de la côte, il

  1. En 1858, l’anse au Gris-Fond renfermait quarante-une familles. Aujourd’hui la langue française y a presque supplanté l’anglais.