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La Gaspésie

nouveaux désappointements. Cependant les ténèbres de la vieillesse descendent, et elles dissipent ses dernières illusions. Tristement, l’homme retourne vers le gîte qu’il a laissé alors que la lumière du soleil éclairait sa route ; il revient sur ses pas, n’ayant plus devant lui que les profondeurs de la nuit éternelle. — Mais ! voilà bien les flancs noirs de la Sara ; et là haut, sur le pont, on rit, on plaisante sur notre compte. Eh bien ! riez, riez, gaillards ; moi, je viens de prendre une bonne leçon de philosophie, qui me permettra d’endurer tous vos brocards sans sourciller.

« C’est, tout de même, une place embêtante pour la chasse aux poursilles et aux loups-marins, que c’te côte de Gaspé », me disait, à la suite de cette course, un vieux marin qui connaissait bien le pays. « On ne finit pas toujours ici par prendre la bête qu’on a poursuivie, car on rencontre par fois de drôles de gibiers. —