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La Gaspésie

serve un balancement qui serait compromettant à la suite d’un dîner à l’anglaise.

Mais c’est du souper qu’il s’agit ; il est déjà huit heures, et, après quelques jours passés à la mer, il n’est rien pour aiguiser l’appétit, comme des murailles qui ne vacillent point et une table qu’il n’est pas nécessaire de retenir avec les pieds et avec les mains. Sur leur demande, on sert aux voyageurs des mets qu’ils ont entendu vanter, mais qu’ils n’ont encore jamais rencontrés ; ce sont des ralingues de flétan et des morues toutes fraîches. Les morues qu’on nous présente ont été prises, il y a vingt-quatre heures, non à la ligne, mais avec le pied ! Hier soir, à deux pas du banc sur lequel nous nous sommes échoués, une vingtaine de morues, entraînées au rivage en poursuivant le capelan, sont restées sur le sable et ont été assommées à coups de pied.

Le vent du nord-ouest nous a fait parcourir