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La Gaspésie

l’établissement et quelques pauvres sauvages montagnais assistent à la bénédiction faite par monseigneur de Sidyme ; tous viennent ensuite baiser avec respect le pied de la croix.

Les hommes sont avides de laisser un souvenir après eux ; et, ce souvenir, chacun l’attache comme il peut sur son passage. La date de la bénédiction est tracée sur le montant de la croix, et les rochers qui la contiennent sont chargés de porter à la postérité les noms des personnes présentes. Il n’y a pas même jusqu’à Jacques et à Edouard, qui ne désirent voit leurs noms peints en grosses lettres, à côté de celui de leur père. Ce memento ne durera probablement pas longtemps, car la peinture n’est pas œre perennius, mais il se conservera assez bien, pour que, dans trente ans, un savant antiquaire s’amuse à déchiffrer ces caractères, et à y découvrir l’histoire d’une tribu sauvage, ou quelques fragments d’un récit sur les voyages des Scandinaves. La croix rendra de plus