Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/287

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
287
La Gaspésie

depuis quelques moments il dirige vers un bâtiment occupé comme nous à louvoyer au large.

— « C’est la Nancy qui arrive d’Halifax. » — « Ça serait drôle », répond le père V., « si je nous rencontrions, où je nous sommes séparés. »

— « C’est elle, c’est elle » ; reprend Benne, au moment où les deux goëlettes se trouvent en même temps sur le sommet de deux vagues.

— « Vite, Benne, manne de botte ; il faut aller voir où en sont les garçons. » — Le capitaine, dans sa joie mêlée d’inquiétude, mêle aussi un peu d’anglais avec son français ; cette goëlette lui appartient ; un de ses fils la conduit et deux autres y sont sous les ordres de leur frère. La chaloupe revient bientôt, amenant Polite et Edoir en échange de Benne. Coque à bord de la Nancy, Edoir est un égrillard de dix ans, qui oublie souvent le feu de la cambuse, pour grimper dans les mâts comme un écureuil et s’y ba-