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La Gaspésie

Vers 5 heures du soir. — Nous passons vis-à-vis de la Vieille ; un des voyageurs boit un verre d’eau à sa santé et lui lance quelques écailles d’huître. — « Ne faites point cela », dit quelqu’un au mauvais plaisant ; « si vous insultez la Vieille, elle se vengera, soyez-en sûr. »


6 heures du soir.

Des nuages épais roulent au-dessus de la baie de Gaspé ; ils s’accumulent et semblent acquérir de la solidité, en se pressant les uns contre les autres. Bientôt ils forment une arche sombre et lugubre, dont la base repose sur la crête du Fourillon, tandis que le sommet s’arrondit sur nos têtes. Le vent souffle avec violence ; l’obscurité des nuages est reflétée par la mer, qui est devenue furieuse ; les vagues se poursuivent ; elles s’élèvent comme des collines, entre lesquelles se prolongent des vallons, où, à l’abri de la tourmente, l’hirondelle de mer