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La Gaspésie

Deux choses nous étonnent, au débarquement : le costume antique des habitants, particulièrement celui des femmes, et la charité qu’on a de ne point nous assourdir à coups de fusil. Pas un seul de ces braillards, comme les appelle un vieux chasseur, n’ose ouvrir sa gueule noire. Mais trêve de compliments sur ce dernier point ; car si les chasseurs de Caraquet n’ont pas aujourd’hui dérouillé leurs fusils, c’est qu’ils ont été pris à l’improviste ; demain, nous paierons le repos du premier jour. En effet, ce matin, dès que la renommée aux mille voix eût proclamé aux paisibles habitants de l’endroit l’arrivée de l’évêque de Sidyme, un conseil des notables s’est tenu, et six vigoureux rameurs ont été dépêchés au Chippagan, situé à quatre lieues d’ici, pour acheter une bonne provision de poudre.

Le sujet de notre première surprise est mieux fondé. Cette population a conservé les cou-