Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
La Gaspésie

ments des assistants, dans l’espérance de saisir quelques mots d’encouragement ? Il reconnaît qu’il est l’objet de leurs mauvaises plaisanteries. Veut-il se lever pour faire face aux railleurs ? Ses jambes ploient sous le poids de son corps et le laissent tomber, exposé à de nouvelles insultes. Une seule consolation lui reste ; c’est l’espérance de pouvoir un jour rire à son aise de ses persécuteurs, lorsqu’ils auront eux-mêmes été abattus et désarmés par la maladie. Les désastres de la journée sont causés par un fort vent de nord-est, en face duquel la Sara s’agite avec violence.

Nous côtoyons la rive méridionale du fleuve, bordée de montagnes dans cette partie. En aval, les hauteurs sont taillées perpendiculairement et prennent le nom de murailles du Bic. Jadis le chemin entre les Trois-Pistoles et le Bic suivait les bords du fleuve. Dans cette distance de vingt-sept milles, un seul lieu de