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La Gaspésie

lées ; ces caps arides, surmontés du drapeau blanc et défendus par des pièces d’artillerie, dont la gueule s’allonge hors des meurtrières pour vomir le feu et la mort ; ces nuages de fumée roulant sur les eaux et dérobant aux combattants la vue du ciel ; les craquements des mâts qui se brisent, les sifflements aigus du commandement ; le bruit de la mousqueterie et du canon, les cris de la victoire, de la douleur, et de la rage : voilà les parties du drame qui se jouait, il y a soixante-quinze ans, sur le théâtre resserré, au milieu duquel nous nous trouvons. C’était un des épisodes de la longue rivalité entre la France et l’Angleterre.


Juillet, 27.

De grand matin la Sara louvoie, mais avec précaution, car le chenal du Ristigouche n’a ici qu’un quart de lieue de largeur. Sur la rive droite, loin devant nous, danse sur les eaux un groupe de maisons blanches : c’est