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La Gaspésie

sous le joug, et d’expier par une longue pénitence leur tentative d’émancipation.

Le règlement imposé aux agents leur défend de rien avancer aux pêcheurs, avant un temps marqué ; les hangars seraient-ils pleins de provisions, pas un seul biscuit ne sera distribué avant l’époque déterminée. Comme les pêcheurs ne sont payés qu’en effets, ils ne peuvent rien mettre de côté pour l’avenir ; mais quand ils ont pris ce qui leur est nécessaire, on achève de solder leurs comptes avec des objets de luxe. Aussi les filles sont-elles ici mieux vêtues que les élégantes des faubourgs, à Québec. Les écoles sont proscrites. « Il n’y a pas besoin d’instruction pour eux », écrivait M. Philippe Robin à ses commis ; « s’ils étaient instruits, en seraient-ils plus habiles à la pêche ? »

Lorsque les Paspébiacs prirent leurs terres, la forêt descendait jusqu’au banc, sur lequel ils