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La Gaspésie

De leur côté, les hommes s’occupent à nous ménager des surprises ; tapis au milieu des broussailles, ils attendent le moment où nous passons près de leurs cachettes, pour décharger leurs fusils ; puis ils se montrent rayonnants de joie, à l’idée de nous voir étourdie.[1]

Mgr  l’évêque de Sidyme est reçu par MM. Montminy et N…, qui nous ont dévancés sur une barge de la Grande-Rivière. La chapelle, tapissée de gravures aux couleurs brillantes, se remplit en peu d’instants, et tous les assistants écoutent la parole de Dieu, avec une attention et un recueillement remarquables. Comme l’heure avancée de la journée ne nous permet pas de prolonger la séance, après l’instruction publique, nous retournons prendre gîte sur la goëlette. Tandis que, arrêtés au

  1. Il n’y avait alors à la Pointe-au-Genièvre que douze ou quinze familles, qui depuis ont été en partie détruites par la petite vérole. D’autres les ont remplacées, et se sont étendues entre Pabos et la pointe au Maquereau. En 1856, le nombre de familles s’élevait à 103.