Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
La Gaspésie

dans lequel on pénètre par un goulet étroit et dangereux. Vers cinq heures du soir, nous ne sommes guères qu’à une demi-lieue de ce port, d’où sortent plusieurs barges, les unes pour nous transporter à terre, les autres pour remorquer la goëlette.

Quelques chétives cabanes, un sol maigre, des rochers, des bouquets de sapins entre lesquels serpentent les sentiers qui conduisent à la chapelle et au rivage : voilà la partie inanimée de ce lieu. Quant aux habitants, ils brillent plutôt par la bonne humeur que par la beauté des formes. Le teint cuivré, les pommettes saillantes, les cheveux noirs, longs et raides, dénotent qu’il existe dans une partie de la population un mélange de sang sauvage. Négligemment vêtues, environnées d’enfants, dont la toilette est encore à faire, les matrones mettent le nez à la porte pour nous voir passer, et donnent tous les signes du plus grand ébahissement.