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La Gaspésie

malade, dont la maison est à quelques arpents du lieu d’où il est parti ce matin. Comme sa présence est nécessaire à la Grande-Rivière, je crois devoir lui offrir mes services, qu’il accepte volontiers.

Il est impossible de faire le voyage en barge ; le vent est contraire et souffle avec violence. Quant à la route de terre, on ne peut la parcourir qu’à pied, car la mer est le seul grand chemin qui soit ouvert aux voyageurs, dans cette partie du pays. D’ailleurs, il n’y a dans tout le voisinage qu’un seul cheval, et il n’a pas encore été dompté. Qu’importe ? un sentier a été pratiqué dans la forêt en faveur des piétons, et, Dieu merci, je me suis accoutumé à faire de longues marches dans les bois de Saint-Isidore. Un guide m’accompagne ; tous deux nous cheminons joyeusement, tantôt plongeant dans l’épaisseur de la forêt, tantôt suivant sur le sable les bords de la mer. Après une course d’environ