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La Gaspésie

prières de la messe d’un bout à l’autre. Il est nécessaire de remarquer que cette dernière condition ne se rencontre pas souvent chez les pêcheurs de la Gaspésie. — « Débis pien tes années», nous disait le père Stiver, allemand de naissance et lecteur de la Grande-Rivière, « ché vais la brière ; ché leux parle du bon Tié ; à brésent chi sis renti. Ché sis fenu tans le bays, afec le réchiment tes plancs. Il y a pien tes années ; car ch’ édais cheune carson, et ch’ ai quadre-fingt-teux ans. » — Les cheveux du bon vieux soldat, du régiment hessois «des blancs, » ont blanchi au service de la mission. Aujourd’hui infirme et fort âgé, il ne peut plus lire ; mais il récite de mémoire les prières qu’il a si souvent répétées.

Longtemps après nous, arrive M. Montminy, qui, sûr de nous devancer, a passé la nuit à l’Anse-à-Beaufils, près de Percé. À peine nous a-t-il rejoints, qu’on vient le demander pour un