Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
143
La Gaspésie

vit, lui permet d’exercer une généreuse hospitalité. Il possède un établissement de pêche, qui lui donne d’amples revenus. Ce matin même, il a pris quatorze saumons qui, au prix d’un écu la pièce, lui font une assez bonne aubaine. Grâce à sa libéralité, le saumon sera notre pain quotidien d’ici à quelques jours.

Trois lourds et forts fusils ornent sa grande chambre ; ils ont sept pieds de longueur, et c’est, nous dit-il, la taille ordinaire des fusils dans ces parages. Les occasions de satisfaire sa passion pour la chasse sont si fréquentes, que, chaque année, il met de côté une somme de vingt louis pour l’achat de poudre et de plomb. Pendant tout l’été, les anses voisines sont couvertes de gibiers noirs ; l’automne amène avec lui d’innombrables volées de canards et d’outardes. Et qui, à la vue de ces richesses de l’air et de l’eau, ne serait tenté de se faire chasseur ? Quel cœur ne battrait