Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
La Gaspésie

Il y a soixante ans, un jeune homme de Jersey, nommé Charles Robin, vint s’établir à Percé, où il n’y avait encore que quelques habitants. À l’intelligence et à l’activité de ses compatriotes, il joignait une instruction supérieure. Il s’engagea avec succès dans le commerce du poisson, et ses affaires s’étendirent graduellement. Autour de son établissement, se réunirent plusieurs jersiais, ainsi que quelques familles irlandaises, canadiennes et acadiennes.

Percé prenait un accroissement rapide. Vers 1808 et 1809, lorsqu’en Europe la population des campagnes, arrachée aux travaux de l’agriculture, se portait en masse dans les camps, le prix des vivres devint très-élevé ; la morue se vendit alors jusqu’à six louis le quintal. Aussi les profits du commerce furent si considérables pour M. Charles Robin, qu’il ne savait plus où placer ses capitaux. Il s’associa ses neveux, qui avaient les goûts et les talents de