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La Gaspésie

haute-ville reflètent encore les dernières lueurs du crépuscule, tandis que des masses d’ombres se projettent sur la basse-ville et sur la longue ligne de ses quais, que bordent de nombreux navires. Au pied des monts laurentins, sur la rive gauche, s’étendent les habitations de Beauport, qui se déroulent comme un cordon blanchâtre sur un fond obscur ; à droite, la côte escarpée du sud se dresse, présentant un rideau noir, au-dessus duquel scintille le clocher de la Pointe-Lévis.

Quelques-uns des voyageurs laissent, sans doute, errer leurs pensées sur les amis qu’ils viennent de quitter. Aspirant après le moment, où, entourés d’un triple cercle d’auditeurs, ils pourront jouir du privilège accordé aux touristes, tout bas ils répètent le refrain d’une vieille chanson des pays hauts :

Quand je viendrai de mon voyage,
Chez moi viendront les curieux ;
Je mentirai selon l’usage,
Et l’on ne m’en croira que mieux.