Ma santé est toujours bonne et j’essaie de demeurer philosophe, en souhaitant le retour au foyer. On nous le fait espérer pour 1919, et ce n’est pas trop tôt assurément. On compte beaucoup sur l’appui des troupes de l’Amérique, qui arrivent continuellement. En attendant je vis à la grâce de Dieu, et les heures passent longues et monotones, parfois joyeuses et brèves, quand je vous écris, quand je vous lis, par exemple !
Il est neuf heures : je vais aller dormir sur mon sac de paille et rêver du bon lit, bien chaud et douillet qui m’attend au pays !…
Je viens de lire vos pages toutes vibrantes de patriotisme et de fierté. Ce récit que vous fait petite sœur m’impressionne beaucoup, et je souffre avec les « martyrs d’aujourd’hui qui vont religieusement, par un dimanche matin, saluer vos martyrs de 1830 et l’image de la Liberté.