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ENTRE DEUX RIVES

Puis le peuple s’apaise un peu, mais les refrains se succèdent,… l’église se vide, et tous les groupes s’amassent sur la Place… On crie à pleins poumons : « Vive la Belgique libre et indépendante ! »… Les policiers boches, en civil, les poings fermés, essaient de faire bonne figure, serrés, débordés par la foule… À la fin ils se décident à remplir leur rôle odieux, et au hasard, avec des gestes de brutes, ils arrêtent n’importe qui… On les hue, on les traite de lâches, et l’on se dirige vers la Place des Martyrs, ou reposent nos derniers combattants de la révolution de 1830, ces vaillants défenseurs de notre indépendance !… Mais le passage est interdit ! De loin, chacun salue avec respect le monument des Martyrs, symbole de la Liberté. »

N’est-ce pas qu’il faut les admirer, cousine, ceux qui sont restés au pays ?…

Merci beaucoup de la photographie où j’ai cru vous deviner, assise au pied d’un arbre, un livre entr’ouvert sur vos genoux… Dites vite que je ne me suis pas trompé !

Vos cartes illustrées m’intéressent de plus en plus. J’admire fort ces ravissants paysages de votre rive Sud et Cacouna surtout qui, par son charme pittoresque, ferait les délices d’un pinceau d’artiste.