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ENTRE DEUX RIVES


Depuis 1914


L’histoire de ce superbe 9ème de ligne se confond désormais avec celle que notre armée entière à écrite depuis qu’elle tient inébranlablement ses positions de l’Yser. C’est l’effort gigantesque accompli pour organiser les lignes élevées dans l’eau et dans la boue, pour reconstituer les unités terriblement meurtries et presque dépourvues de tout. C’est la lutte perpétuelle faite de mille incidents généralement ignorés. Ce sont les bombardements qu’il faut subir sans broncher, les attaques à repousser, les postes qu’il faut reprendre, les raids et les incursions dans les lignes ennemies, les patrouilles hardies qui s’aventurent au milieu des ténèbres dans le bourbier du « no man’s land ». C’est le travail incessant, sous la mitraille et les obus, et quelles que soient les souffrances et les pertes, l’obstination farouche de « tenir » quoi qu’il arrive, jusqu’à ce que, pour l’ennemi, sonne l’heure de la défaite et du châtiment.

Nos troupes ont suffisamment prouvé le 17 avril l’ardeur qui les anime et quel irrésistible élan les jettera sur le Boche le jour où l’ordre leur sera donné d’attaquer à leur tour. Le moment n’est point