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ENTRE DEUX RIVES

tion si douce, votre fier courage et l’espoir tenace que vous avez de vaincre et de retrouver ceux qui vous sont chers.

Voulez-vous que je vous parle de ma « retraite de verdure » ?… Figurez-vous un village pelotonné au sommet d’une colline, à quinze cents pieds au-dessus du fleuve, avec des fleurs, des arbres, des oiseaux, des jardins minuscules et de jolies maisonnettes où s’élèvent tout le long du jour les joyeux refrains des paysannes… Tout autour on aperçoit d’autres petits villages que le caprice des premiers colons a disséminés un peu partout, au hasard, à travers les plaines où frissonnent les grands blés… Dans le lointain on aperçoit le cap Diamant, la ville de Québec, celle de Lévis, et le port au-dessus duquel flotte la fumée des grands transatlantiques et des cabotiers.

Ma maisonnette est enfouie sous les arbres, perdue presque dans la verdure qui la pénètre de son agréable senteur… Elle est toute menue, je le constate ! mais je n’oublie pas que la « médiocrité dorée » dont parle le poète vaut bien toutes les richesses et les palais… Je voudrais la voir remplie d’amis vrais, sincères et bons… La rempliraient-ils seulement ?…