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ENTRE DEUX RIVES

N’est-ce pas que toutes les femmes de chez nous qui ont en France un époux, des frères, des enfants, des amis, doivent être fières, à juste titre, de tous ceux que les batailles de Vimy et de Courcelette ont immortalisés ? Le sang français qui coule en nos veines n’a pas dégénéré, et nous en avons encore, des jeunes, qui s’entrainent actuellement avant d’aller rejoindre leurs camarades du pays… Ils partiront, le rire sur les lèvres, pour la bataille, vers l’Inconnu, et Dieu sait combien d’entre eux tomberont, face à l’ennemi !

Je vous adresse quelques vues du camp de Valcartier, à une heure de Québec, où ces braves de demain apprennent le maniement des armes… Vous trouverez aussi quelques notes qui vous intéresseront, vous, un soldat !

Par le même courrier je vous envoie un livre qui peint admirablement bien la vie champêtre au Canada, ainsi qu’on la vivait il n’y a pas très longtemps encore… Mais si, à notre époque, nous ne croyons plus aux jeteurs de sorts dont il est parlé dans ce volume, il nous faut reconnaître que ces croyances et ces coutumes du temps jadis ont encore un charme délicat…