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ENTRE DEUX RIVES

vres soldats qui guettent le passage du vaguemestre, dans l’attente de recevoir un tout petit bout de papier qu’ils baiseront pieusement et qui ranimera leur ardeur !

N’empêche que, malgré vos lettres nombreuses, je ne sais rien de vous à peu près, et que vous êtes une cousine fort mystérieuse tout de même, qui, je le soupçonne, doit rire en arrière… Mais vous êtes si bonne, si délicate, que je vous pardonnerais toutes les espiègleries…

Les Canadiens arrivent de jour en jour plus nombreux sur le sol français. Et ce qu’ils sont braves, vos soldats ! Vous avez le droit d’en être fière, de ces frères qui portent si noblement le beau renom de leur race et qui ne trahissent pas le sang gaulois qui coule dans leurs veines…

Les Sammies arrivent aussi avec leur joyeux enthousiasme. On dirait qu’ils vont à une partie de plaisir !… Vraiment l’Amérique était notre dernière planche de salut, et pour une fois le Nouveau-Monde sauvera le Vieux !

Vos cartes m’intéressent grandement. J’étais en compagnie d’un aviateur français lorsqu’elles me furent remises et je lui ai lu la description que vous faites de Tadoussac dans votre lettre, où vous