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ENTRE DEUX RIVES

Eh ! bien, que dites-vous des traits « pas trop vieux » de votre filleul qui vient de poser chez le photographe ?… Les amis affirment que « je me ressemble »… Je vais tenter d’en faire parvenir un exemplaire à maman, et ce, par voie détournée. Oh ! la pauvre maman qui pense à moi là-bas… et dont les cheveux ont blanchi, à ce qu’on m’apprend, quand la reverrai-je ?…

Je m’arrête, sur cette pensée d’un retour que je souhaite, que j’espère de tout mon cœur, et je vous prie de croire à mon affection reconnaissante toujours…




Juin 1918.


Louise à Raymond


La brise qui soufflait ces jours derniers vers notre rive m’a apporté une agréable surprise : deux lettres bien charmantes, et votre portrait… J’ai donné à ce dernier une place d’honneur dans mon salon… Ce témoignage de votre amitié m’est certes très précieux !…

Savez-vous qu’on me demande parfois si ce joli soldat est mon parent ?… J’hésite à nier, car nous