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ENTRE DEUX RIVES

Par une faveur toute spéciale j’ai obtenu de venir compléter mon congé à Paris, chez un oncle maternel, où je suis un peu chez moi. Hier soir, j’ai classé religieusement tout votre petit « dossier » que je laisserai ici pour me payer, même après la guerre, ce régal de missives reçues de ma bonne cousine de Québec.

Je trouve charmantes les quelques heures qu’il m’est donné de vivre loin de tout bruit militaire… Cependant, vous ne devez pas ignorer qu’à Paris « leur » gros « Kanon » fait des siennes durant le jour, et que la nuit, les « gothas » nous obligent d’aller dormir dans les caves… Bah ! on finit par n’y plus faire attention, à ces petites misères !…

Voici une carte reproduisant la Tour Eiffel. Vous savez que du haut de cette tour qui n’est haute que de 300 mètres et qui ne pèse que sept millions de kilos, on correspond régulièrement avec votre Amérique… On devrait me permettre de vous envoyer un bonjour par T. S. F. !

J’ai lu avec intérêt les spirituelles chroniques de voyage intitulées « Chemin faisant »… Elles m’ont déridé quelque peu, tout en m’intéressant, et je vous remercie d’avoir ainsi forcé mon cerveau paresseux à acquérir des connaissances nouvelles.