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ENTRE DEUX RIVES

sur la route de Dixmude à Steenstaete, et à son extrémité méridionale par le village de Langemark, que nos alliés britanniques viennent de céder à l’ennemi dans le repli qu’ils ont dû opérer sur Ypres. Entre ces deux localités, c’est la plaine marécageuse traversée par cent ruisseaux dont les plus considérables, le Coverbeek et le Kortebeeke, étalent leurs eaux fangeuses devant nos parapets de « vaderlands » et voient nos postes avancés. À l’horizon, les débris de ce qui fut la forêt d’Honthulst, jadis asile inviolé de nos buschkanters, aujourd’hui repaire redoutable de canons gros et petits, d’obusiers et de mitrailleuses.


Le but de l’attaque


Quand toutes ces pièces eurent ouvert la danse dans la nuit du 16 au 17, et que l’infanterie de quatre divisions allemandes s’élança dans le « No man’s land » gluant, nos ennemis savaient bien ce qu’ils se proposaient de faire. Dans leurs desseins, cette attaque en force devait emporter nos villages de Merkem, Luyghem, Ashoop, Verbrandemis et Bixshoote, atteindre Steenstraete et porter leurs vagues jusqu’au canal de l’Yser. Voilà pour l’objectif