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ENTRE DEUX RIVES

Que d’actes de bravoure en ces minutes tragiques ! Combien d’héroïques efforts resteront ignorés et non récompensés !…

Des ordres arrivent bientôt et aussi des renforts, car nous ne pouvons laisser souiller par l’ennemi la moindre parcelle de ce qui reste de la Belgique inviolée.

De nouvelles colonnes se préparent ; l’artillerie écrase à nouveau la position occupée par l’ennemi, et deux fois dans un élan admirable, avec l’esprit d’abnégation le plus complet, elles se heurtent à l’ennemi qui tient ferme encore, mais dont la part conquise diminue chaque fois.

Ah ! les braves gens ! faut-il qu’ils aient l’esprit, du devoir pour se lancer ainsi contre les mitrailleuses qui crachent la mort ! Faut-il qu’ils comprennent la nécessité de lutter pour retrouver les villes de leur Belgique, leurs parents, leurs femmes, leurs enfants ! Faut-il qu’ils aiment ce sol où reposent les leurs, pour se sacrifier ainsi pour leur Roi et leur Patrie !

Mais au Nord la lutte est restée aussi ardente qu’indécise. La nuit est revenue, il reste quelques points à reprendre et, sans avoir soufflé un moment, sans avoir reçu le moindre aliment, les hommes