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ENTRE DEUX RIVES

Mais dites donc, c’est vrai ça, qu’il vous faut ajuster vos lunettes pour m’écrire de si jolies choses ? Lorsque je savoure vos pages, il me semble voir comme en un rêve le sourire qui doit se jouer sur vos lèvres pendant que votre plume trotte sur le papier… Chère « petite vieille » au cœur jeune et bien français, vous m’amusez énormément et j’apprécie à sa juste valeur la fraternelle sympathie que vous accordez à l’inconnu bruxellois de l’ancien monde.

Me permettez-vous de vous parler des miens, de ma famille, vu que les amis de nos amis sont toujours un peu nos amis ?… Oh ! quelques menus détails seulement pour vous faire connaître que mon père est mort il y a dix ans déjà, et que, jusqu’à la guerre présente, j’ai toujours vécu, heureux et content, entre les cajoleries d’une bonne petite sœur et la tendresse inépuisable d’une maman.

Je sens bien maintenant quelle profonde affection mon cœur a vouée à jamais à ces deux êtres chéris, et je ne crois pas vous ennuyer en vous parlant d’Elles, vu que vous vous êtes un peu engagée à les remplacer… jusqu’au jour de la Victoire… N’est-il pas vrai ?

Je vous inclus un numéro de la Libre Belgique qui s’imprime sous le nez des Boches… J’espère