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ENTRE DEUX RIVES

sera possible, vos chers exilés, en vous accordant toute ma fraternelle affection.

Non, je ne vous crois pas un vieux « rat de caserne », mais un homme jeune encore dont la valeur se manifeste en ce moment, et dont l’esprit sait admirablement bien piquer la curiosité féminine en parlant de cet envoi d’une photographie… Certes, je vous chercherai en ce groupe, et la figure la plus espiègle sera la vôtre, ou je me tromperai grandement !

Votre appellation de « Française-canadienne » est flatteuse, mais juste cependant et tout à l’honneur de notre langue qui s’est conservée intacte depuis l’arrivée au pays des braves Normands de 1658. Même après la conquête, sous les plis du drapeau britannique, les soixante et dix mille colons délaissés de 1759 sont restés fidèles à la pensée française, en gardant pieusement leur religion et leur langue, désireux qu’ils étaient de survivre, et c’est bien cette survivance de la race que Maurice Barrès a justement appelé « le miracle canadien ».

Je vous adresse des cartes : les plaines d’Abraham où s’est déroulée une page héroïque de notre histoire, les principaux monuments de notre ville, et la Basilique de Québec où chaque dimanche je