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ENTRE DEUX RIVES

J’ai quitté ma famille le dix-huit août 1914 et les nouvelles depuis ce temps sont plutôt rares : tous les six mois je reçois une petite carte des miens me donnant des détails de leur santé, et c’est tout… Toutefois je demeure philosophe, ce qui me permet de conserver un bon moral et une bonne santé. Néanmoins, de voir beaucoup de mes frères d’armes choyés par des marraines, l’idée m’est venue d’en avoir une, et je suis heureux que vous m’ayez accepté pour filleul. Ce geste de votre part me vaudra beaucoup.

C’est fort gentil à vous de me faire connaître votre ville si française dont j’admire sur cette carte le site pittoresque et grandiose à la fois. Votre terrasse Dufferin est certainement la reine des promenades, et qu’il doit faire bon s’y promener par des soirs pleins d’étoiles, lorsque la lune promène sur toutes choses sa lumière pâle… Deux dilettantes sous un clair de lune ont-ils jamais fait mauvais ménage, dites donc ?… Je souhaite de voir un jour de près ces endroits charmeurs !…

Il me serait agréable de vous donner des vues de ma ville natale, mais dans nos Flandres il n’y a plus que des ruines actuellement.