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ENTRE DEUX RIVES

sacrifice ; elle chante les joies du repos dominical, l’allégresse de nos fêtes de Noël, de Pâques, de Pentecôte ; elle associe sa prière aux évènements et à tous les grands souvenirs, heureux ou malheureux, de la patrie.

Oui, la saisie de nos cloches sera une profanation : quiconque y coopérera prêtera la main à un sacrilège.

Les évêques catholiques d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie ne contrediront pas à ces principes.

Si leur patriotisme put leur arracher des concessions qui durent coûter beaucoup à leurs âmes religieuses, le patriotisme corrobore, au contraire, chez nous, la loi de la résistance : nous trahirions l’Église et la Patrie, si nous commettions la lâcheté de nous laisser ravir, sans un acte de réprobation publique, un métal que l’ennemi convertira en engins de destruction destinés à porter la mort dans les rangs des héros qui se sacrifient pour nous.


C’est aussi un parjure


Des gouvernants, étrangers à nos croyances, seront peu sensibles, je le crains, à la protestation, pourtant si digne de respect, de nos consciences religieuses. Au moins devraient-ils se souvenir de