Page:Ferland, De Villers - Le sorcier de l'isle d'Anticosti - À la recherche de l'or - Au pays de la Louisiane, 1914.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 21 —

LE BONHEUR


Au renouvellement de l’année, chacun s’empresse de dire « que le bonheur soit avec vous », en vous « souhaitant une heureuse année ». Il convient alors de ne pas s’en tenir à un simple vœu et de s’occuper de tout ce qui peut faire notre bonheur.

Quoique M. Lavedan dise qu’ « on est heureux quand on ne cherche pas à l’être », nous croyons que c’est plutôt là une exception et qu’il vaut mieux, pour la plupart, s’en occuper, y mettre de la volonté, afin de prendre les moyens de le réaliser.

Il est imprécis et fugitif. Le bonheur, n’est-ce point l’oiseau bleu qu’on voudrait toujours tenir au creux de ses mains et qui s’envole dès qu’on le saisit ? N’est-ce point la féconde et charmante illusion…, l’indestructible et miraculeux espoir, et, en somme, notre meilleure raison de nous passionner sur cette terre et de trouver du goût à la vie ?

Soyez heureux, cela veut dire : suivez la vraie vocation de tout être humain qui, à peine né, aspire ardemment au bonheur, et faites en sorte d’approcher de ce spectre sublime, de le frôler avec des doigts purs, de l’emprisonner dévotement pour qu’il ne vous échappe plus…

Aimez le bonheur pour qu’il vous aime…

Donnez aux autres à foison la divine chimère ; répandez-la avec ferveur, comme une manne céleste ; ne croyez pas au pouvoir des méchants, qui est toujours éphémère, et vivez dans cet état d’attente heureuse, qui est le bonheur des sages…, ou, plutôt, vivez dans cette philosophie sereine qui sait limiter ses ambitions et se contente d’un sort acceptable.

Répétez constamment avec Soulary :