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LETTRES

DE

L’ABBÉ GALIANI

À MADAME D’ÉPINAY


1. — À MADAME D’ÉPINAY.
Paris,2 févriert 1765.

J’ai été, madame, jeudi, vous trouver ; heureusement pour vous, vous étiez sortie : car, je venais dans l’intention de vous gronder bien fort. Vous avez donc oublié que je vous avais priée de ne pas déplacer le manuscrit en question ? Si je voulais me venger, je vous retrancherais les dations des oranges de Malte ; mais mon cœur généreux ne sait se venger que par des bienfaits. J’ai accumulé, en revanche, des préventions, pour en avoir une plus forte dose.

Venons au fait. Tout ce que vous dites sur la pièce est bel et bon ; mais je ne donnerai pas un quart d’heure de mon temps de plus, après trois vacations, aux Français au Levant[1]. Les Françaises du Ponent occuperont le reste.

  1. Il s’agit probablement ici d’une comédie de société, les Français dans le Levant, comme on avait déjà le Français à Londres, de Boissy (1727), et à laquelle Galiani avait mis la main, ainsi que plus tard à l’opéra de Socrate.