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Li son del Coporeil
Est co d’vin mez oreie ;
Kéke feie je l’peinse oï :
Im sonl eco k’el vik
Cist Coporeil antik
Ki tant d’ginz ont rouvi.

El mi donn li sovnance
Dèz anneie di mi-effance.
Cist iluzion m’plai bin.
K’eski n’a nin éveie
Di s’ rèpoirté, kéke feie,
Enèri d’vin s’joene temps ?

Cette pièce, de l’étendue de vingt-cinq strophes[1], nous fait vivement regretter que nos écrivains n’aillent

    gnaient, toutes les maisons étaient closes et toutes les rues complétement désertes. Cette cloche était placée dans la grande tour de St.-Lambert et sonnait déjà la retraite à la fin du XIIIe siècle. Nous parlerons un jour de cette cloche fameuse, que nous, vrai Liégeois, n’entendrons jamais et que nous désirerions si vivement entendre. Pour rentrer dans la cité lorsqu’elle commencerait à bourdonner, pour vivre vingt-quatre heures sous notre antique nationalité, pour voir son symbole, la mauresque cathédrale, et ses institutions républicaines et religieuses, municipales et judiciaires, nous donnerions tout.

  1. Lors de la démolition de la cathédrale, en 1795, plusieurs pièces de vers parurent pour regretter la vieille basilique. Nous avons surtout remarqué une paskeie so l’clocki d’ St. Lambiet :

    Vos avé distru l’ Cathédrâle
    Avou s’bai âté, s’bai doxsâle…
    Spii des clocks, à cô d’cougneie,
    Ki r’joïhi tot li veie,
    Disterminé l’pu bai clocki,
    K’aveu inn creu dè mi doreie,
    K’alév kâsi juskâ nuleie,