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pierdou, perdu ; celle en oi se transforme en eu : trois, treu, croire, creure ; et celle en œu en ou : bœuf, bouve ; œuf, .

P.

On le supprime à la fin des mots qui viennent du français, et alors il donne à la voyelle qu’il accompagnait un son grave : , coup. Seul, il se fait fortement sentir ; cop, couple.

Q.

Cette lettre est d’un usage peu fréquent parce qu’on lui préfère le k, en dépit de l’origine des mots où il se trouve. Notons en passant que c’est à cause d’elle que notre fameux compatriote P. Ramus fut égorgé par des fanatiques dans cette belle journée connue en France sous le nom de Massacre de la St.-Barthélémy.

Quand le q est suivi d’un u, il se prononce comme en français : quai, question. Il serait à désirer que cet u fût généralement remplacé par un w dans les mots qwatt, qwitter, où il a le son du qui latin.

R.

Il serait utile et opportun d’examiner si l’on doit redoubler les consonnes finales ou y suppléer par un e ou un tilde ; doit-on écrire : Li fiess di Houtt si Plou, ou Li fiesse di Houte si Plou ? Cette seconde leçon entraîne avec elle un inconvénient : c’est que le lecteur ferait entendra lentement l’e final, tandis qu’en redoublant la consonne le langage écrit serait tout à fait conforme à la prononciation. Le caractère harmonique du wallon semble exiger cette orthographe.

S.

On le redouble souvent à la fin des mots pour que la