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remarquable, puisqu’elles ont mérité mainte fois les éloges de Grétry.

La presse reproduisit à l’envi la plupart de ces ouvrages[1], et un plus grand nombre encore se conservent manuscrits. Notre intention n’est pas d’en dresser aujourd’hui le catalogue.

L’impulsion était donnée ; le wallon régnait en despote ; on lui sacrifiait le français. Dieu sait où il pouvait aller : l’amour filial que l’on portait à ce dialecte aurait peut-être fait crier hahay contre la langue des Quarante, tout comme font aujourd’hui les Flamands ; mais heureusement cet état de choses changea subitement par l’établissement de la Société d’Émulation, en avril 1779. Le pays commença alors à avoir un plus grand nombre d’écrivains nationaux[2] ; le parler usité dans les relations

  1. Si nous en croyons Villenfagne, Mélanges sur l’histoire de Liége, t. I, p. 161, les divers opéras que nous venons de citer ont été recueillis à Liège un peu avant l’année 1787. En 1810, une nouvelle réimpression eut lieu ; ils ont encore reparu en 1827 et en 1830 sous le titre de Theâte Ligeoi, etc., in-32.

    Lors de la représentation de ces opéras, il en parut des comptes rendus dans les recueils périodiques ; nous ne nous rappelons plus les titres de ces revues.

  2. « Si le peuple liégeois n’a pas enrichi la littérature, j’ai toujours cru et je promets de prouver avec la plus grande évidence qu’il faut surtout en accuser le jargon grossier et barbare qui naguères était encore le seul langage de toutes les classes de citoyens. » Certes, ce n’est pas un paradoxe que cette opinion de Malherbe, quoique formulée avec un peu d’aigreur. V. sa Galerie de portraits d’Auteurs et d’Artistes Liégeois ; Liège, 1802, in-8º. p. 6. — « La nation belge a toujours montré peu de penchant pour les agréments de l’esprit et pour les grâces du style », écrivaient en 1811 les éditeurs de l’ouvrage intitulé Flandricismes et