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tous faisant usage du parler vulgaire pour lui plaire. On ne peut douter qu’ils n’aient été précédés par des auteurs moins importants, qui leur servirent de modèles. De la plupart de ces écrivains, inconnus ou non, rien ne nous est parvenu, ou peut-être leurs ouvrages sont-ils enterrés dans quelque recoin poudreux d’une vaste bibliothèque. Ce que nous savons, c’est que tous ils se sont distingués, soit en prose, soit en vers, et que tous ils doivent avoir écrit dans la nuance de l’idiome qui se parle à Liège.

Il n’y a que deux ouvrages composés dans ces siècles un peu reculés, qui soient arrivés jusqu’à nous. Le premier a été écrit vers la fin du XIIIe siècle. C’est une Histoire de Robertmont, monastère de filles de l’ordre de Citeaux. L’auteur est inconnu ; ce qui est vraisemblable, c’est qu’il était clerc fort instruit[1].

Nous trouvons le second presque un siècle après ; c’est en 1360 qu’apparaît messire Jacques de Hemricourt, auteur du Miroir des Nobles de Hesbaye, du Traitiez des Werres d’Awans et de Waroux, qui ont été imprimés, et du Patron del Temporaliteit, qui est encore inédit[2].

  1. Entre autres légendes, il raconte celle-ci. Il s’agissait de savoir dans quel emplacement on éleverait de nouveaux bâtiments : « Li dite Abeest, en bone foy, prendit leis clief ke eal portoet et leas jeta et l’aire, et diha Die te konduse ; la ouse ke te tombriet on y freit li grand altet ; men ki fut choise admirab ! Li boyray di clef fut portiet par desour leas plus grand chesne, et fut tombier el meisme liu où qui asteur est li grand atiet assi. » — Cet ouvrage est inséré dans le Manifeste des droits de la révérende abbesse de Robertmont, etc., Liège, 1635, in-4º. V. pag. 29 et suiv.
  2. Dans notre Notice biographique sur Jacques de Hemricourt,