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La frileuse.

adorables dans leur innocence et leur simplicité. La logique des raisonnements d’enfants est effrayante, et vraiment en causant avec un bébé, le plus enfant, souvent, n’est pas le moins âgé. Au bout de quelques minutes, l’enfant frissonna.

— Qu’as-tu, chérie ? demanda la mère.

— Ce n’est rien… je suis contente d’être près de toi… mais…

— Mais ?…

Et la mignonne Jeanne, la tête légèrement inclinée et regardant sa mère un peu en dessous, avec son frais sourire qui montrait ses petites dents blanches :

— … J’ai un peu froid, et puis… je voudrais bien entrer un peu là… tu sais.

De ses menottes blanches, elle écartait la houppelande de la baronne, lui montrant des yeux où elle voulait aller.

— Frileuse, va ! dit la mère en souriant.

Elle se mit en devoir d’enfermer l’enfant dans sa robe de chambre, et prit ses petites mains, déjà froides, dans les siennes.

– Il fait bien un peu beaucoup froid dans ma chambre, petite mère, fit la petite fille en accompagnant sa phrase d’un signe de tête mutin, — et