Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

57
En fanant

Un petit chuchotement parvint encore jusqu’à moi, mais faible, indécis, insaisissable, puis :

— En vérité, tu n’es pas raisonnable…

— Je t’en prie…

— Eh bien, tiens…

— À la bonne heure. — Amour de petit mari, va…

— Non !… pourtant…

— Si, si, si.

— Non chérie, tiens, ce soir, dans notre chambre, tu sais… quand les foins seront rentrés.

— Quand les foins seront rentrés, bien sûr ?

— Oui, chérie.

— Allons vite travailler ! Et elle se leva.

Faisant sournoisement le tour du tas de foin, et m’essuyant le front comme un travailleur acharné, je trouvai la jeune femme, déjà debout, un peu rouge et les yeux brillants, essayant de ses deux mains, placées dans celles de mon ami, à le relever toute seule.

— Aide-toi donc ! lui criait-elle en riant. — Eh bien, ajouta-t-elle en m’apercevant, le foin avance t-il ?

— On charge les chariots, répondis-je, mais il y en a encore pour jusqu’au soir.