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En prenant le thé

C’était un déjeuner froid : elle avait renvoyé les domestiques.

Pendant que je découpais un perdreau (c’est un de mes talents, soit dit entre parenthèses), ma tante aborda franchement le sujet.

Je te passe l’énumération obligée des qualités, vertus et charmes de la jeune personne, — c’est un cliché, — qu’il te suffise de savoir qu’elle avait tout, — et grande fortune en sus.

Je ne refusai pas, — je voulais voir, et rendez-vous fut pris.

J’embrassai ma tante sur le front, selon mon habitude, et je partis.

II

À son vendredi suivant, je ne manquai pas de me rendre.

Dix heures sonnant, je me fis annoncer : on avait, à mon intention organisé une sauterie. Les mamans habituées, sachant la signification de cet extra, m’examinèrent minutieusement : l’on se passait mon